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terreur graphique - Page 2

  • Revue de presse BD (44)

     

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    + Le dessinateur satirique Terreur Graphique a ouvert un tumblr où il publie les caricatures de ses confrères et (ex-)amis.

    + Peut-être une solution pour les auteurs de BD indépendante dans la dèche: l'exil au Etats-Unis. Le marché est plus grand, et le niveau de la concurrence... eh bien, jugez plutôt par vous-même dans ce catalogue d'auteurs de comics (2012) publié par Françoise Mouly.

    + Extrait (épisode complet) à lire en ligne d'une BD publiée par les éditions Colosse. Sur des vieux cons qui faisaient des fanzines BD quand ils étaient plus jeunes. Plutôt marrant.

    + Une petite BD sur la grandeur et la décadence du Hip-hop dans le fanzine "Gonzaï". Mais ils ne causent pas de Ménélik, et moi je ne jure que par Ménélik.

    + Dans "Zoo" n°46 (mars), Didier Pasamonik conclut son article sur la crise du marché de la BD de cette façon: "Par ailleurs le cinéma est une industrie", concluait André Malraux dans son "Esquisse d'une psychologie du cinéma". Il en est de même pour la BD.(...)" C'est complètement faux : la réalité est que le cinéma est nécessairement une industrie : il ne peut pas, ou n'a pas pour l'instant échappé aux conditions de production industrielle, auxquelles la BD n'est pas nécessairement astreinte, elle. Le président du festival d'Angoulême, Benoît Mouchard, rappelait d'ailleurs récemment qu'"un gros éditeur de BD" fait à peu près le même chiffre d'affaire qu'un gros hypermarché. Par conséquent quelques mois peuvent suffire pour que l'industrie de la BD se casse la gueule, et non pas des lustres comme pour l'industrie automobile US.

    + Sur ce blog de la bibliothèque de la Sorbonne, on défend l'idée qu'une adaption en BD, est plus originale, plus libre et moins lourde, quand elle n'est pas fidèle à l'oeuvre. Le gugusse qui a écrit ça ne se rend pas compte que, dans ce cas, ce n'est plus une adaptation ou une traduction, mais une escroquerie. Que penser d'un metteur en scène qui donnerait des pièces "librement adaptées de Shakespeare", si ce n'est qu'il cherche à coller un nom célèbre sur un point de vue subjectif.

    + Le dessin de la semaine est extrait des calepins de Lapin, auteur de carnets de voyage et d'autocollants déco., ainsi que d'automobiles et de trucs à moteur en tous genres.

     

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  • A la folie***

    Cet album de Sylvain Ricard et James n’est pas précisément une nouveauté, puisqu’il remonte à 2009. fanzine,bd,zébra,webzine,gratuit,bande-dessinée,critique,kritik,à la folie,étienne ricard,sylvain ricard,james,terreur graphique,hypocondrie,nietzsche,pascal bruckner,amour courtois,éthique,violence conjugale,amour,courtois

    Traitons de cet album en parallèle avec le dernier opus de Terreur graphique (Hypocondrie(s)), qui cause de la peur et de la maladie d'amour, d’une manière plus subtile que bien des philosophes modernes, puisqu'il introduit l’humour, puissant dissolvant de la morale.

    En effet, on ne plaisante pas avec le couple aujourd’hui, bien que ce soit une des plus grandes sources du ridicule humain. Le couple est devenu une religion cent fois plus contraignante que l’Eglise catholique romaine. Et, bien que cette institution nouvelle soit le produit dérivé du droit canonique de l'Eglise romaine, nul ne songe à s’en émanciper. La philosophie moderne vise le plus souvent la domestication de l’homme et l’encadrement de sa sexualité par l’Etat (comme la volonté de marier les gays l’indique).

    On peut dire que la révolution sexuelle des années 70, qui coïncide avec la désindustrialisation, a été faite par des hommes égoïstes, pour des hommes égoïstes, avant d’être récupérée immédiatement par les femmes, tirant la couverture à elles. Une chose est sûre, et doublement illustrée par l’album de Terreur graphique et celui de Sylvain Ricard & James : l’homme et la femme ont de la liberté sexuelle une conception différente. J’en veux pour preuve la morale de F. Nietzsche, qui comporte un aspect de «libération sexuelle» virile et misogyne. Ce n’est certainement pas un hasard si on donne de la morale de Nietzsche une traduction émasculée aujourd'hui, en particulier dans les milieux populaires. M. Onfray appelle ça "gauchir Nietzsche": cela revient à vider complètement Nietzsche de son sens pour en faire une peau de lapin, adaptée aux mœurs libérales modernes, c’est-à-dire à l'un des trucs que Nietzsche vomit le plus.

    Sylvain Ricard, comme Terreur graphique, souligne intelligemment le paradoxe du couple moderne, à savoir que c’est ce qui le provoque et le justifie qui le détruit. Exactement comme le couple traditionnel auparavant. Tout se transforme, rien ne change, au niveau du coït, et de toute la poésie mystique qui va avec.

    Quand Terreur graphique traite de la «maladie d’amour», et de la position de faiblesse qui est celle de l’homme amoureux au sein du couple, étreint par sa femme comme l'enfant par sa mère, ainsi que de la manière d’exorciser cette passion, Ricard et James, eux, évoquent le tableau clinique inverse du couple où la femme pâtit, du fait de la violence de son conjoint et de l'étalage de sa puissance physique.

    La situation de violence conjugale, a contrario de la maladie d’amour précédente, mobilise les autorités morales de ce pays, dont on peut déduire qu’elles agissent de façon désordonnée et inefficace (c’est la caractéristique des autorités morales), car la maladie d’amour n’est pas moins grave et explosive, bien que totalement négligée, voire excitée à travers la littérature la plus débile ou la circonstance atténuante du "crime passionnel". C’est typique de la société moderne de négliger la violence psychologique, de faire comme si elle n’existait pas, et de ponctuer d’un point d’interrogation hypocrite les tueries sur les campus américains. On n'a pas vu venir ces violences, précisément parce qu’elles signifient l’éclatement au grand jour d'une oppression occultée ; il n’y sera pas remédié, en raison de l’usage de cette violence psychologique pour faire régner l’ordre social.

    On pouvait craindre, sur le sujet de la violence conjugale, la moraline habituelle des grandes prêtresses du féminisme (parfois de sexe masculin), dont on apprend ensuite qu’elles écrivent des romans porno-chics pour payer leurs loyers (quand elles ne sont pas entretenues directement par leur père ou leur conjoint). "A la Folie" se situe sur un plan supérieur à celui de la morale ou de la religion ; le plan de l'observation.

    C’est une bonne idée de la part de Ricard, à la manière d’Esope, de peindre les protaganistes du couple qu’il décrit comme des animaux (des chiens). C’est l'inquiétude pour la cellule familiale qui explique que l'épouse retarde le moment de porter plainte pour coups, blessures et viols. Et tout l’amour pour son conjoint brutal se résume, de son point de vue, le seul valable, à lui trouver des excuses et lui pardonner facilement. Si elle ne lui trouvait pas d'excuses, cela impliquerait aussi qu’elle ne l’aime pas. Nul ne comprend que la femme battue aime son mari, alors que c'est pour elle une des preuves de son amour.

    Le cercle est parfait, comportant sa part de douleur et sa part de plaisir égales. En exergue, un poème d’Etienne Ricard : (…) Les coups à la volée/Ensemble font hurler/Nos désirs – A la volée/La gifle nuptiale/Frappe de son battoir/Le destin des amants. Le cercle est bel et bien érotique ou vital. Des couples plus chics ou plus âgés, afin de mieux se préserver, prennent parfois la voie de la simulation érotique sado-masochiste... mais cela revient au même, le rapport de force est conservé. Les adultes peuvent jouer au sexe, comme les enfants jouent à la guerre, avec le même sérieux.

    Si l’on redescend au niveau de la santé ou de la morale publique (que cette BD évite soigneusement d'aborder), on verra d’ailleurs qu’il n’y a rien de pire que l’enseignement de l’amour courtois, c’est-à-dire la croyance dans la possibilité d’un couple égalitaire ou d’un amour unisexe, satisfaisant la femme et l’homme de la même façon. C’est l’assurance de transformer les gosses qui gobent cette utopie en tyrans domestiques, ou bien en hypocondriaques, voire en pervers manipulateurs hypocrites, sans doute la pire espèce des trois, car celle qui impose la violence psychologique.

    Personne n'est innocent, pas même les femmes, pourrait-on conclure à la lecture de cet album. La folie sociale et ses débordements résultent d'une complicité entre l'homme et la femme : s'il y a un point où les sexes opposés s'accordent, c'est sur l'idée de s'affronter. Ce constat peut paraître banal : il ne l'est qu'à condition de reconnaître que toutes les utopies socialistes impliquent de nier cette évidence que l'homme et la femme sont nés pour s'entretuer, et non pour s'entraider comme les apôtres du mariage nous disent. Le mariage gay est beaucoup moins explosif... en même temps qu'il est totalement inutile sur le plan social, en principe. Cela permet de comprendre pourquoi, à défaut d'être parfaitement heureux dans l'antiquité, on n'y faisait pas tout pour être malheureux, comme dans le monde moderne, qui marche sur la tête.

    (Zombi - leloublan@gmx.fr)

    "A la folie", Futuropolis, Sylvain Ricard et James, 2009.

  • Hypocondrie(s)***

    Dans cet album, l’humoriste Terreur graphique dévoile l’arrière-plan clinique de son art; comme le titre fanzine,bd,webzine,gratuit,bande-dessinée,critique,terreur graphique,kritik,six pieds sous terre,hypocondrie,humour,freud,karl kraus,viennois,proust,médecineet le pseudo l’indiquent : l’hypocondrie.

    Les sentiments sont une réaction chimique hormonale, nous dit la science, autrement dit un réflexe psychologique induit; se peut-il qu’il en soit de même pour la BD ou l'art ? Que ledit Terreur graphique, par exemple, cherche à compenser par l'humour un simple déficit de testostérone, hormone qui, si on la lui injectait, le transformerait en un artiste plus proche de Wolinski ou DSK ?

    Anarchiste, je tiens les opinions politiques, et non seulement l’amour, pour le fruit de banales impulsions chimiques (déficit de testostérone chez l’homme de gauche, excédent chez la femme de droite).

    Mais voilà que je m’égare, et que je parle de moi comme si j’étais une femme. Mieux vaut que je vous raconte cette anecdote probante, à propos de mon pote Stéphane. Bon, Stef ne tombait jamais amoureux, ce qui est le lot commun des hommes en bonne santé physique et mentale; ajouté à ça une belle prestance et des soins du corps réguliers, il n’en fallait pas plus pour que Stéphane soit couvert de gonzesses, parmi lesquelles sa bonhommie naturelle m’incitait à piocher (la jalousie est aussi un signe clinique de faiblesse).

    Donc mon pote Stéphane dut déménager bientôt, car dans les villes de province, les gros bourrins ont parfois des arguments massue pour défendre la vertu de leurs mères, de leurs sœurs ou de leurs filles.

    Quelques années plus tard, je retrouvai Stéphane: un cancer des testicules avait eu raison de son tempérament indépendant: il était tombé amoureux d’une fille rousse, hélas non moins mélancolique que la plupart de ses semblables, et qui allait le priver durablement de la compagnie joyeuse des hommes qu’il aimait tant, quelques années auparavant. Manque de pot car les rousses -là encore c’est chimique-, ont généralement un tempérament de feu (J’ai rompu définitivement avec Stéphane, de peur de découvrir qu’il avait contracté la fausse compassion caractéristique des gens de gauche, et non du seul DSK.)

    C’est un vieux truc qu’on attribue à tort au Dr Freud: savoir lire dans l’œuvre d’un artiste sa "ligne de vie"; plusieurs milliers d’années avant J.-C., en réalité, on savait déjà faire ça. Ce peut être insupportable, du point de vue de l’artiste, surtout s’il est immodeste. Contemporain et ennemi de Freud, Karl Kraus ne supportait pas ce traitement. De même DSK n’est sans doute pas près d’admettre qu’il pense avec sa bite, ce qui est assez fréquent chez les économistes, et explique qu’ils voient partout la croissance, même quand elle n’est pas au rendez-vous. Avocat de DSK, j’aurais plaidé la déformation professionnelle (du pantalon). Mais laissons-là ce tricard, qui n'a pas su prendre auprès de BHL de bonnes leçons de démocratie.

    Karl Kraus est assez malin pour piger que disséquer l'art fait courir le risque de le désacraliser. Un prodédé hyper-dangereux pour l’élite dirigeante, dont le pouvoir réside en grande partie de l'art sacré et de son effet de sidération. Jamais clergé n’a tenu à distance le peuple sans faire usage de la culture. Plus exactement, il s’agit pour Freud et ses adeptes, en l’espèce, de placer la médecine au-dessus des autres arts, et de faire mordre ainsi à Karl Kraus la poussière. Un duel entre la médecine et la poésie, entre deux cafés viennois, dont Freud sort vainqueur uniquement parce que son temps lui donne raison, et que les médecins aussi sont de grands sorciers. Quel hypocondriaque me contredira sur ce point ?

    Pour vous prouver que je ne m’éloigne pas du sujet, c'est-à-dire de la terreur, de la maladie d’amour et de l’art: prenez 100 femmes aujourd’hui - combien, sur ces 100 femmes, choisiront le poète plutôt que le médecin ?

    C’est en tant que Français que je me suis intéressé au bouquin de Terreur graphique, je dois dire, car il mélange deux ingrédients totalement opposés; le premier, l’hypocondrie, est le plus éloigné du tempérament français. On a plus confiance dans ce pays dans la viticulture que dans la médecine, ce qui explique en général la bonne santé des habitants, leur besoin limité de sentiments compensatoires. La plupart des Français que je connais n'hésitent pas à tutoyer Dionysos, et à lui filer des grandes claques dans le dos.

    Le second ingrédient, par ailleurs, que le Français situe bien au-dessus des rodomontades politiques, c'est l'humour, qui permet aux citoyens Français qui l’ont appris en dehors de l’école, de traiter avec un brin de condescendance leurs députés (voire avec le mépris le plus complet, pour quelques types à l'hilarité facile que je connais) ; ces dignes représentants le comprennent bien, qui sont pour la plupart eux-mêmes de joyeux drilles, dès que la sainte Inquisition des caméras a tourné le dos. Si tous les Français bénéficiaient du même régime de santé que leurs députés, c'en serait fini de la démocratie et du capitalisme.

    Ce ne sont pas seulement les peuples intelligents qui sont difficiles à gouverner, mais aussi ceux qui ont de l’humour. Je ne parle pas bien sûr ici du rire gras thérapeutique, belge ou allemand, mais du rire qui proclame: «Le roi est nu.», ou : «L’art contemporain, comme tous les trucs spéculatifs, ne vaut pas tripette.» «Le cinéma est le seul office religieux où les pauvres versent la même aumône que les riches.» ; ce genre de rire-là. Par conséquent, un rire qui part presque toujours du peuple, ou au moins d’une volonté de se désolidariser des élites cartésiennes, car le respect des choses sociales vient toujours "d'en-haut".

    D’ailleurs l’humour résiste à la psychanalyse. Même un Viennois comme Kraus le sait, et pourtant dieu sait que les Autrichiens sont archaïques ! Kraus réplique systématiquement par l’humour aux tentatives de Freud de l’enfermer dans un graphique de santé. Contrairement à la politique ou à l’amour, l’humour échappe à l’analyse chimique ou psychologique. C’est l’aspect le moins puéril dans la BD, qui ne manque pas d’humoristes de talent. C'est aussi ce qui indique d’ailleurs que la BD peut parfois s’élever au-dessus de la musique, parfaitement horizontale comme la médecine. Hypocondriaques, lâchez vos casques !

    L’humour est certainement le meilleur moyen de combattre l’hypocondrie qui affecte Terreur graphique (et toute forme de terreur en général, à commencer par la terreur étatique), et qui risque de gâcher son talent d’artiste. Les sentiments sont, avec la peur, la première raison de s’enrôler dans l’armée ou la police, non d'exercer sa verve humoristique en direction des tyrans oedipiens, afin de retourner la terreur à l'envoyeur.

    Hypocondrie(s), éd. 6 Pieds sous terre, février 2013

    (Dr Zombi – leloublan@gmx.fr – cabinet ouvert sans interruption)

  • Revue de presse BD (39)

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    Croquis de David Roche, extrait d'une série exécutée au dernier fibd, à paraître incessamment sur ce blog.

    + A peine clôturé, le 40e (et dernier ?) Festival d'Angoulême, ses prix, ses médailles, suscitent des tas de réactions diverses et variées. Toutes ne sont pas aussi poétiques que celle de Franck K. May (lerapideduweb) ; Manu Larcenet a dessiné un strip plutôt acerbe. La dessinatrice Tanxxx trouve que la ministre Aurélie Filippetti n'est pas assez... féministe. Bref, beaucoup de bruit pour rien.

    + Le gagnant des "Révélations blog-BD 2013" est un geek (Malec). Il a l'air de croire à fond à la BD turbomédia du futur, comme on peut le constater dans cette interview vidéo. Moi je suis moins convaincu. D'ailleurs je soupçonne le mec de se doper, et je le verrais plutôt percer dans le cinéma ou le cyclisme que la BD.

    + Interwievée par Actuabd, la ministre de la Culture Aurélie Filippetti avoue qu'elle est à peu près béotienne en matière de BD, et promet un soutien de son gouvernement aux libraires. C'est-à-dire aux commerçants. La faillite des libraires est-elle seulement une question de prix du livre et de concurrence de la grande distribution ? Les réactions aux propos tenus par la ministre dans cette interview sont surprenantes, car ces propos se distinguent surtout par leur grande banalité.

    + Les anciens élèves de l'atelier "illustration" de la Haute Ecole des Arts du Rhin (Strasbourg) raflent toutes les récompenses, semble-t-il. Sans doute le mélange de l'esprit de compétition et de savoir-faire technique alsaciens ?

    + Karl Marx parle de "lumpenprolétariat" (sous-prolétariat) pour désigner la classe des marginaux qui, contrairement au prolétariat, ne constituent pas une force révolutionnaire capable de renverser les élites bourgeoises. La dessinatrice Tanxxx, adepte de la linogravure, a fait les portraits, selon cette technique, de quelques représentants de ce sous-prolétariat, visibles sur son blog. Les premiers à écouter les discours de Marx furent des artisans, convaincus par ses discours sur l'esclavage industriel.

    + Lucas Varela (auteur argentin de "Paolo Pinocchio") a le mérite de le dire dans une interview par Claire Latxague : la bande-dessinée n'est pas faite pour être placardée sur les murs des galeries d'art. Robert Crumb l'avait dit aussi, mais après avoir accepté d'être exposé en France dans un musée prestigieux. Ce n'est pas du puritanisme, simplement que la BD n'est pas censée être décorative, ni remplir la fonction religieuse des musées.

    + Le dessin de la semaine est de Terreur Graphique, l'un des auteurs les plus talentueux de la presse satirique française, ou, pour être plus exact, de ce qu'il en reste. Ce dessin satirique a fait la couverture du n° du 31 janvier du quotidien "20 Minutes".

    (par Zombi - leloublan@gmx.fr)

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  • Revue de presse BD (25)

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    Un gnou, par Jérôme Anfré, de "Grands Moments" & "Mauvais Esprit"

    + Alors que le projet de webzine BD numérique "Professeur Cyclope" annoncé depuis longtemps se fait attendre, un concurrent vient de surgir du bois, presque par surprise (en tous cas, moi je ne l'avais pas vu venir) : "Mauvais Esprit", ça s'appelle. La formule, qui se veut satirique, me paraît d'ailleurs plus convaincante. Avec Terreur graphique, Soulcié, Jérôme Anfré, Florence Dupré-Latour (sais pas pourquoi j'ai toujours envie de l'appeler Dupont-Lajoie ?), et quelques autres... Le côté sympa de la technique, c'est que l'abonnement à ce webzine est très peu cher ; d'ailleurs on peut s'incrire pour lire gratis les deux premiers n°.

    + Initiative originale et rafraichissante que ce "fanzine rappé", ou ce "comix cheap clip", euh, je ne sais pas trop comment dire, made in USA (j'en connais un à qui ce truc risque de donner des idées).

    + Présentation d'un illustrateur "tâchiste" pour enfants, Vincent Pianina, sur le blog Lezinfo.

    + La BD-reportage se développe petit à petit, notamment aux Etats-Unis. C'est un média ridicule par l'audience, pour l'instant, mais qui bénéficie de la méfiance grandissante du public vis-à-vis des grands shows télé. Cette fois Joe Sacco a enquêté dans "l'Amérique profonde" (c'est-à-dire la banlieue de New York) sur la désillusion économique que connaissent les US.

    + La brigade de Moulinsart-SA a encore frappé !

    + Le dessin de la semaine est, au crayon très sec, de Sandrine Martin, tiré d'un recueil récemment paru (La Montagne de Sucre, éd. l'Apocalypse). Une sorte de livre de prières (sans prières) ou de méditation sur le couple. Avant on disait : "battre sa coulpe", bientôt on dira : "battre son couple". Amen.

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